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Régnier s’agrandit et veut conquérir le monde avec ses petits choux

Publié le 18/10/16

Article La voix du Nord, par MARIE JANSANA |

AU CŒUR DES ENTREPRISES. Régnier vient d’investir près de 4 millions d’euros dans l’agrandissement de son site, dans la zone du Lobel à Arques. L’entreprise spécialisée dans les produits traiteurs surgelés, sucrés et salés, vise à doubler son chiffre d’affaires dans les années à venir. Visite guidée.

Dans les salles de production flotte une odeur de levure, de sucré, de rhum. La pâte pétrie ici est en train d’être découpée en mini-brioches – 7 000 à l’heure. Sur des chariots, elles s’achemineront vers la salle de levage puis dans les grands fours, sans quitter leur moyen de locomotion.

De « l’artisanal automatisé »

Plus loin, des mini babas au rhum sont prêts. Une équipe enrobe des meringues de chocolat pour confectionner des merveilleux ; sur la deuxième chaîne, des paris-brest en bouchées s’élaborent. Cette ligne (12 000 pièces par heure) nécessite les mains de l’homme – enlever les chapeaux des choux – et la mécanique de précision pour déposer les crèmes au cœur des pâtisseries. «  Nous faisons de l’artisanal automatisé  », décrit le président de Régnier, Bertrand Boddaert. «  Nous gardons un aspect artisanal, cela fait en partie le charme des produits  », développe le directeur général, Vincent Sepieter. D’une part, une partie du métier ne peut pas s’automatiser, d’autre part, ces machines permettent à la société de rester flexible pour s’adapter à la demande du client.

Le travail manuel était davantage présent jusqu’alors. En rachetant en 2013, la société Nova Sources a impulsé un changement de dimension. Au propre et au figuré. En janvier, elle a lancé une extension de 1 500 mètres carrés. Depuis juillet, Régnier a pris possession de ses nouveaux locaux. Elle utilise ses quatre nouvelles lignes et sa grande chambre froide où les produits sont stockés à moins 20 degrés. Les boulangers Régnier produisaient du frais ; la société qui a racheté l’affaire, elle, a voulu se spécialiser dans le surgelé.

Surgelés

Avant d’être glissées dans leurs emballages, les bouchées sucrées et apéritives seront surgelées à moins 18 degrés. C’est ainsi qu’elles arriveront chez le client. Les produits Régnier sont soit vendus sous la marque des distributeurs au rayon boulangerie – les supermarchés se chargent de les décongeler – soit chez les spécialistes des surgelés. Ses clients ? Carrefour, Leclerc, Toupargel, Thiriet, etc. Dorénavant, une troisième option s’est ouverte. Dimanche 16 octobre, l’entreprise a lancé officiellement, au salon international de l’alimentation à Paris, sa propre marque pour vendre ses produits en grandes surfaces directement aux rayons surgelés.

L’export en ligne de mire

Régnier n’a pas fini de grandir. Fin 2016, une ligne de découpe par jet d’eau s’ajoutera. L’espace existant permet d’ajouter une ligne de montage. Et outre, le foncier permet d’agrandir encore en bâtissant une extension de 2 000 mètres carrés. À la clé, dix embauches entre 2017 et 2018. «  On a encore besoin de superviseurs de production et de conducteurs de lignes  », précise le directeur général.

Avec cette évolution, le métier a changé, des boulangers-pâtissiers sont devenus conducteurs de machine ou emballeurs. Deux salariés travaillent pour la recherche et le développement. Religieuses, paris-brest, meringues, les clients aiment les classiques ! «  On n’invente pas grand-chose, notre métier est de les revisiter et de les miniaturiser  », détaille Vincent Sepieter. «  Sans innovation, on n’est pas grand-chose dans ce métier  », renchérit Bertrand Boddaert.

Autre ambition, s’attaquer à l’export : «  Scandinavie, Japon, États-Unis. Nous voulons atteindre 20 % du chiffre d’affaires. Il nous faudra de la crédibilité, mais cela reste facile de vendre de la pâtisserie à l’étranger  », précise le président.